dans les nuages

“juste regarder par mon hublot, si je ne suis pas seul, à errer et à virer.”

Karl Lagerfeld

Karl Lagerfeld

Karl Lagerfeld

Karl Lagerfeld est un personnage qui me fascine. Malgré le fait que je détesterai avoir des héros dans la vie, des personnages vivants ou morts, pour lesquels j’aurais une admiration sans borne, ou qui constituerait une sorte de model de conduite, ou encore pire de pensés que je suivrais au gré de leurs déclarations ou écrits.
Mais Karl Lagerfeld est un personnage, qui cultive une image méticuleusement ajusté au mythe qu’il entend créer. Il tient à garder secret les zones d’ombres, moins fashions, moins glamour, et sans doute plus personnelles, avec une pudeur qui semble pourtant authentique.
Dans un reportage diffusé sur France 5. Je vous livre un petit digest de ces déclarations :
Il s’amuse de ne pas connaître sa date de naissance (entre 33 et 38 ?) et insiste sur le peu d’intérêt de la chose.
(Sa mère) Je ne serais pas ce que je suis, s’il n’y avait eu quelqu’un comme elle… qui  m’apprenait à rire de moi-même.
Le passé de mes parents, je ne sais rien ; ça ne me regarde pas.
J’ai toujours voulu être différent, ne pas ressembler à ce que je voyais.
Je n’aime pas la réalité ; elle est trop ennuyeuse.
J’aime la France, mais celle du XVIIE siècle ; Versailles, qui représente un idéal esthétique.

(Son travail) Faut savoir dessiner pour la poubelle pour savoir ce que l’on veut.
Le narcissisme est une bonne chose pour la simple raison que ça vous empêche de vous laisser allez ; ça devrait être une obligation.
Garder la distance… un instinct de préservation… je suis un visiteur… de passage…
(la mort) C’est extrêmement malpoli d’encombrer les gens avec ses restes.
Quand une chose n’est pas beau, je me pose la question deux fois, parce que quand on aime, c’est facile… faut être opportuniste jusqu’au bout.
(Le travail) N’avoir aucun rapport avec le passé, si on veut pas entrée dans une impasse.
Sa propre vérité, on ne la doit qu’à soi-même.
Quand les gens s’attendrissent sur eux même et les autres, je trouve ça impudique.
Finalement il y a des gens qui gagnent à être connus, et y en a qui gagnent à ne pas être connus.
Je n’ai aucun besoin de faire sérieux, malheureusement je sais que je le suis.
L’élégance est une chose assez rare et innée, ça peut se développer mais ce n’est pas achetable.
Quand les autres pleurnichent sur eux-mêmes, je n’aime pas trop ça, alors je ne vais pas commencer ça ; c’est ma nature, ou mon absence de nature.
Je ne suis pas cynique profondément, mais l’image cynique ne me fait pas peur, je trouve ça assez drôle et plus amusant.
Les gens myopes ont regard un peu gentil, ça c’est la dernière chose que je veux avoir, je veux bien être gentil, mais je veux, pas que ça ce voit.

A un moment donné, vous êtes vous-même et vous êtes ce que vous voulez être pour les autres, une façon de se comporter dans la vie, mais vous allez pas étaler jour et nuit ce que vous pensez profondément pour le grand public, ha non, aux  secours, un peu de pudeur…Karl Lagerfeld, un roi seul

Durée : 52′
Auteur : Thierry Demaizière
Réalisateur : Alban Teurlai
Production : France 5 / Eléphant et Compagnie
Année : 2008

la vidéo, en plusieurs parties sur Youtube

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